Acte 1 - du 26 au 28 septembre 2025

Vendredi 26 septembre 2025 à 19h – chapelle du Lycée Ambroise Paré, Laval

Granada

La musique espagnole à l’époque de la reconquête de Granada (1492)

Création 2025

Ensemble Il Ballo :
Barbara Kusa – soprano
Eva Godard – cornets et flûtes à bec
Isabelle Dumont – viole de gambe
Leonardo Loredo de Sá – oud, guitare et vihuela
Sylvain Fabre – percussions

Le dernier quart du XVe siècle correspond à une période de profondes mutations sociales, politiques et économiques en Espagne. Le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon inaugure un royaume unifié, dont la consolidation s’illustre notamment par la reconquête de Grenade en 1492, dernière ville andalouse sous domination arabe. Ce tournant historique inspire des œuvres marquantes telles que la pièce émouvante Paseábase el Rey Moro de Luis de Narváez, le villancico Levanta, Pascual  et la romance  ¿Qué es de ti, desconsolado? de Juan del Encina.
Juan del Encina se distingue comme l’une des figures les plus illustres de la culture espagnole des années 1500. Poète et musicien, il compose de nombreux villancicos et romances. Il est aujourd’hui considéré par certains comme le père du théâtre espagnol. La richesse musicale de cette époque se retrouve également dans l’œuvre de compositeurs tels que Juan de Anchieta, Francisco de la Torre, Cristóbal de Morales, Luys de Narváez, Luis de Milán, Alonso Mudarra, Diego Ortiz et Miguel de Fuenllana. Leurs créations, rassemblées dans des chansonniers renommés — Cancionero Musical del Palacio, Cancionero Musical de Medinaceli, Cancionero Musical de la Colombina et Cancionero Musical de Segovia — témoignent de la vitalité artistique de la Renaissance ibérique.
Avec Granada, l’ensemble Il Ballo propose, le temps d’un concert, de redonner vie à des scènes d’une Espagne en pleine mutation. À travers la musique et les récits, le public découvrira les cultures qui se sont entrecroisées sur la péninsule ibérique, façonnées par des conquêtes successives dont l’héritage continue d’influencer l’art et la culture. Ce concert se conclut sur une note d’espérance, illustrant le rêve de paix entre les peuples.

Samedi 27 septembre 2025 à 17h – chapelle Saint-Michel, Fontaine Daniel

Los Pasos perdidos

Le souffle de l’Ancien et du Nouveau Monde

© La Réole 2024 @ Hervé Pouyfourca

Pierre Hamon – flûtes
Ananda Brandão – percussions

Invitation à la méditation et au rêve, mais aussi aux rituels et à la danse, nous vous proposons un voyage  par le souffle, au rythme des percussions de peaux et de bois,  dans l’univers sonore des flûtes des anciennes civilisations de l’humanité : des flûtes doubles médiévales, descendantes directes des flûtes et Aulos de l’Antiquité grecque et romaine aux flûtes doubles et triples des civilisations anciennes du Mexique, de la flûte à 3 trous et tambour des ménestrels médiévaux, ayant survécu dans plusieurs traditions de France et d’Espagne, mais aussi chez plusieurs peuplades amérindiennes du Mexique au Pérou, qu’elles soient en os, en céramique, en roseau ou bambou, en bois ,creusées ( flûte d’amour des indiens des plaines d’Amérique du Nord), ou tournées ( flûtes à bec occidentales ) … pour séduire les vivants  ou communiquer avec les esprits.
«  Soyez avant tout une bête de souffle » disait à sa manière provocante Franz Bruggen lors des classes de maître qu’il donnait à la fin des années 70…ou « un mystique du souffle », comme nous le proposent plusieurs traditions…
Ce programme est donc une interrogation sur ce pouvoir originel de la musique générée par ce souffle et ce rythme « ancestral », qui peut amener à la transe, à la méditation comme à la jubilation, mais aussi au partage d’un moment de complicité musicale entre un père et sa fille…

Dimanche 28 mars 2025 à 16h – église Notre-Dame, Cossé-en-Champagne
Concert précédé par une visite village par le Pays d’Art et Histoire Coëvrons-Mayenne

Rose et Lys

Musiques anglaises et françaises pour duo de violes de gambe

© one seb photos

Ensemble Le Banquet du Roy :
Eleanor Lewis et Olivier Gladhofer violes de gambe

Les violistes Eleanor Lewis-Cloué et Olivier Gladhofer vous invitent à un voyage temporel, de Londres au Val de Loire et passant par Paris, à travers les nombreux langages d’un des instruments les plus fascinants de la musique occidentale : la viole de gambe. La création Rose & Lys est conçue comme une dégustation musicale proposant de goûter à l’âge d’or des musiques anglaises et françaises pour duo de violes. Les deux musiciens vous accompagnent, avec beaucoup de plaisir, dans différentes atmosphères allant des cercles privés de la Renaissance élisabéthaine aux salons de musique du château de Versailles.
Quels que soient les époques et les styles des œuvres données lors de ce concert, nos oreilles et nos cœurs d’aujourd’hui continuent à être touchés et réjouis par ce dialogue entre deux violes.
Préparez-vous à vivre un moment unique !

Acte 2 - 28 et 29 mars 2026

Samedi 28 mars 2026 à 17h – église, Saint-Pierre-sur-Erve
Concert précédé par une visite village par le Pays d’Art et Histoire Coëvrons-Mayenne

Black Dance

Musiques de Tobias Hume, Alexander Campbell, Turlough O’Carolan, Robert & Abraham Mackintosh

Julia Campens – violon Stanley Smith – basse de viole Raphaël Mas – chant & percussions
© g.beloeil

The Smoky House :
Julia Campens – violon
Stanley Smith – basse de viole
Raphaël Mas – chant & percussions

Aux cours des 18ème et 19ème siècles, la réunion de l’Ecosse et de l’Angleterre puis la montée du sentiment d’une nation irlandaise forte se manifestent autant sur les plans politiques que culturels. L’édition de partitions de musiques « folks » initialement transmises de manière orale sont souvent collectées par des musicologues itinérants – jusqu’au 20ème siècle – ou rassemblées par des musiciens passionnés « savants » les stylisant selon le goût d’une classe lisant la musique. Cet élan de consignation et compilation d’un patrimoine immense rend compte du succès et de la permanence de milliers de mélodies et danses qui fascinent toujours au 21ème siècle.
Originellement jouées lors de rituels variés et très importants au sein des sociétés anglo-saxonnes populaires mais aussi plus « élevées » à l’occasion de chants de travail, de bals et transes populaires, d’épopées chantées ou de concerts, ces musiques sont souvent éditées en reprenant l’architecture des medleys. Celle-ci invite alors naturellement les musiciens s’immergeant dans ces répertoires à constituer eux-mêmes de nouvelles suites d’airs et à improviser autour des thèmes proposés.
Pleinement constitutives d’une énergie baroque puissante racontant l’âme et le corps, les airs irlandais et écossais ont conquis le cœur du groupe The Smoky House. Ses musiciens explorent aujourd’hui sans relâche ces partitions et offrent désormais leurs propres arrangements inédits de magnifiques celtic mélodies aussi intemporelles qu’irrésistibles.
La plupart des sources des morceaux entendus à l’occasion de leurs concerts proviennent de carnets de voyages d’ethnomusicologues ou de recueils directement destinés aux musiciens, retrouvés et édités entre les 17ème et 20ème siècles. En s’inscrivant dans la tradition des medleys, ils réunissent des morceaux ici se répondant d’un ouvrage à l’autre, voire d’un siècle à l’autre, constituant des assemblages inédits dont ils cherchent les ornementations et réécrivent les textures polyphoniques.
Comme les romans d’aventures en vogue au temps de Walter Scott, elles invitent à mille et un voyages intérieurs.
Les larmes se fondent dans la mer, et depuis les falaises, les poètes chantent la fin de l’été, espérant que leurs murmures atteindront bientôt les montagnes… 

Dimanche 29 mars 2026 à 16h – Château, Sainte-Suzanne

A Dream

Une rencontre imaginaire entre John Dowland et Robert Johnson

Création 2026 pour l’anniversaire des 400 ans de la mort de John Dowland

Véronique Bourin – soprano Boris Bénézit – narration et flûtes Leonardo Loredo de Sá – luths et guitare

Ensemble Il Ballo :
Véronique Bourin – soprano
Boris Bénézit – narration et flûtes
Leonardo Loredo de Sá – luths et guitare.

Un soir d’été à Londres, dans une taverne animée près du Globe Théâtre, John Dowland, le maître incontesté de la mélancolie musicale, croisa le jeune et prometteur Robert Johnson, compositeur attitré du roi Jacques Ier. Assis près d’un feu crépitant, les deux luthistes discutèrent des nuances de leur art. Dowland, célèbre pour ses Lachrimae et ses chansons empreintes de tristesse, partageait son obsession pour l’expression de l’âme humaine, tandis que Johnson, davantage ancré dans le théâtre, parlait de ses collaborations avec Shakespeare et de ses airs plus légers destinés aux scènes vibrantes.
Leurs styles, bien que différents, révélaient des objectifs complémentaires : Dowland cherchait l’introspection et l’élégance formelle, tandis que Johnson, avec des pièces comme Full Fathom Five, illustrait la fusion entre la musique et la dramaturgie. Dowland, toujours amer de n’avoir jamais été nommé à la cour anglaise, observait avec une pointe d’envie la place de Johnson auprès des puissants. Cependant, il admirait son habileté à adapter le luth à l’évolution des goûts musicaux de l’époque.
Au fil de la conversation, les deux hommes échangèrent quelques accords, mêlant leur génie en une improvisation où se rencontraient la gravité de Dowland et la vivacité de Johnson. Cette rencontre, fictive mais imaginable, illustre deux facettes essentielles de la musique élisabéthaine : la profondeur émotionnelle et l’esprit d’innovation.